Changer de comportement au volant

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La sécurité au travail ne s'arrête pas aux portes de l’entreprise. Elle se poursuit sur les routes qu’empruntent chaque jour les salariés dans le cadre professionnel.

La DTE a pris le sujet très au sérieux, en lançant une grande campagne de prévention des risques routiers auprès des entreprises et des salariés, du 28 avril au 1er juin dernier.

Avec cinq fois plus de morts sur les routes qu’en métropole, la sécurité routière est depuis longtemps un enjeu crucial pour le pays. La Direction du Travail et de l’Emploi (DTE) en a fait son cheval de bataille cette année, en menant une grande campagne de prévention des risques routiers.

Cette sensibilisation n’est pas nouvelle. En 2010 déjà, une action avait été suivie par de nombreux Calédoniens, qui avaient accroché un ruban blanc à leur véhicule. Cette fois, la DTE s’est appuyée sur les entreprises -  qui sont près de 8 000 en Nouvelle-Calédonie – pour relayer ce message de prévention auprès de leurs 75 000 employés. « Seul et sans engagement de tous, rien ne pourra se faire », a martelé Philippe Di Maggio, responsable de la prévention à la DTE.

 

Des mesures concrètes

La campagne est ouverte le 28 avril, date de la journée mondiale de la sécurité relayée ici depuis 2009, par une journée technique au Château-Royal, où se sont tenus de nombreux ateliers et conférences sur l’évaluation et la prévention du risque routier ou encore la formation à la sécurité routière. Cette journée a été suivie d’une campagne d’affichage dans les entreprises jusqu’au 1er juin, au cours de laquelle les employeurs ont été invités à sensibiliser leur personnel et à prendre des mesures concrètes. Parmi les causes identifiées, l’alcool, la vitesse, le cannabis et la fatigue composent presque toujours le cocktail mortel responsable des accidents de la route.

Si la répression est un outil efficace pour modifier le comportement des conducteurs, elle n’est pas suffisante. « On ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque conducteur », a fait remarquer Hanner Xalite, directeur adjoint du pôle travail à la DTE. « On veut que les entreprises portent leurs efforts sur la prévention des risques routiers », a complété Philippe Di Maggio, en rappelant que « prévenir le risque (est) une obligation du Code du travail ».

 

Prévention et sanctions

Sensibiliser les salariés : l’intention est louable. Mais comment s’y employer concrètement ? La DTE a évoqué plusieurs pistes possibles, comme la formation à la conduite responsable ou encore l’aménagement du temps de travail pour éviter aux employés d’être dans l’urgence et de rouler trop vite. Les employeurs peuvent également s’appuyer sur le Code du travail, qui est « un droit puissant, permettant le contrôle de l’ivresse et la présomption du dépassement de vitesse », a signalé le responsable de la prévention à la DTE. Le règlement intérieur peut prévoir notamment des modalités de contrôle et des sanctions en cas de non-respect du règlement. Dans le cas d’une ivresse, par exemple, la sanction peut aller jusqu’au licenciement.

Or, les accidents de la route sont loin d’être anecdotiques dans le cadre professionnel. Sur les huit décès survenus à la suite d’un accident du travail en 2013, trois étaient liés à l’utilisation d’un véhicule.

Les comportements routiers pèsent également lourd sur les finances publiques. La Dass a estimé à 10 milliards de francs le coût des accidents de la route pour la collectivité. L’impact financier est tout aussi lourd pour les petites entreprises. « Certaines ont été obligées de fermer à des accidents », a fait valoir Philippe Di Maggio.

 

Coralie Cochin

Source : MadeIn – N°34 – Septembre 2015