Manutention manuelle : Quand le dos trinque !

Sur le territoire, la manutention manuelle touche de nombreux secteurs d’activité. Mais porter des charges répond à des impératifs de sécurité qui, non respectés, peuvent avoir d’importantes répercussions sur la santé des salariés et la productivité de l’entreprise.

 

En 2014, la CAFAT a enregistré 4 130 accidents du travail, dont 3  276 avec arrêt et 850 sans. Parmi eux, 34  % étaient liés à la manutention manuelle. Par ce terme, on entend toute opération de transport ou de soutien d’une charge dont le levage, la poussée, la traction, le port ou le déplacement exige un effort physique d’un ou de plusieurs travailleurs et présente des risques, notamment dorsolombaires, en raison des caractéristiques des charges à soulever.

En Calédonie, les manutentions manuelles sont largement pratiquées dans de nombreux secteurs d’activité  : BTP, industrie, commerces de détail... Mais pas seulement. Même les professionnels de la santé y sont exposés (manipulation des malades par exemple). Afin d’assurer la sécurité et pré- server la santé de leurs salariés, les entreprises ont désormais l’obligation de réaliser une Évaluation des risques professionnels (EvRP). En clair, elles doivent être en mesure d’identifier les dangers potentiels sur les différents postes de travail et mettre en œuvre des actions d’amélioration. « Les chefs d’entreprise doivent comprendre que ménager la santé de leurs travailleurs, c’est augmenter leur régularité au travail et diminuer les accidents de travail, donc réduire l’absentéisme, explique Philip Lointier, formateur et intervenant pour la CCI dans le cadre de sa formation intra entreprise :Gestes et postures de sécurité dans le travail. D’une part, il faut faire comprendre aux salariés l’impact que peut avoir la manutention sur leur santé, et leur dos tout particulièrement, et d’autre part, sensibiliser les chefs d’entreprise à la mise en place d’outils adaptés. »

 

Adopter les bons réflexes

Des mesures simples peuvent être prises afin d’améliorer les conditions de travail des salariés à travers des techniques de lever/porter, notamment. «  Les principales incidences sur les travailleurs  portent sur la colonne vertébrale (lumbago, sciatique, hernie discale et tassement discal), rappelle le formateur. Les problèmes dorsolombaires peuvent être diminués et éradiqués en adoptant les bons réflexes  : mettre les charges lourdes à hauteur d’homme, non plus au sol, s’y prendre à plusieurs pour les porter (pas plus de 25 kilos pour les hommes et 15 pour les femmes sur une distance de 10 mètres selon l’arrêté 4271 du 22/09/2009), travailler avec de l’outillage adapté, des engins auxiliaires, plier les jambes dès que possible, alterner la position assise et debout pour le personnel statique, réduire les gestes répétitifs, etc. »

Afin d’être totalement pertinente, l’adoption des bons gestes par les salariés doit se conjuguer avec l’adaptation des postes ergonomiques et un soutien à l’amélioration de ces derniers par les chefs d’entreprise. «  Pour bien faire, l’agencement des locaux et des postes de travail devrait être étudié entre les chefs d’entreprise et les salariés à même d’évoquer leurs problématiques et de relever les erreurs sur les postes existants », ajoute Philip Lointier. Un premier pas vers les entreprises de demain ?

 

Travailler debout ?

Plusieurs études ont démontré les effets négatifs d’une position assise durant des heures alors même que travailler debout comporte des avantages.

En 2013, l'Association médicale américaine publiait même une recommandation incitant « employeurs et employés à trouver des alternatives à la position assise, comme les bureaux en hauteur - des standing desks dont certains sont assortis de tapis roulants - et les sièges ballons  ». Le message a visiblement été entendu puisque des entreprises high-tech – telles que Facebook et Google – en ont installés des dizaines.

L’objectif  ? Que les utilisateurs d'ordinateurs puissent se tenir debout quelques heures par jour tout en continuant à travailler.

 

SOURCE : CCI Infos n°238 - Juillet 2015