Nickel : le poids de l’emploi

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Avec quelque 5 600 salariés dans la balance pour 17 400 emplois induits, le poids global des emplois liés au nickel est, selon une récente étude CEROM, considérable.

 

Dans le secteur du nickel calédonien, un emploi direct génère, en moyenne, un emploi indirect. En aval, trois de ces emplois (directs et indirects) induiraient à leur tour un emploi.

C’est l’effet d’entraînement qu’on pu observer les rapporteurs de la récente étude CEROM, L’impact  du nickel en Nouvelle Calédonie (juin2015) qui s’est attaché à évaluer le poids global des emplois créés à la fois par les opérateurs métallurgiques et miniers, les fournisseurs, les sous-traitants et prestataires, et la consommation des ménages dont les revenus proviennent du nickel. Une radioscopie édifiante révélant, entre autres données instructives, que deux emplois privés sur dix étaient liés en 2012 (hors KNS) au secteur.

 

RETOMBEES

Hors secteur public qui concentre environ 28% des emplois du territoire, 65 000 salariés forment les rangs du secteur privé. Parmi eux : 4 500 emplois indirects et plus de 3 000 emplois induits étaient déjà générés par le nickel, avant même l’entrée en production de KNS.

Actualisé avec l’effectif de l’usine du Nord (environ 1 100 personnes), ce sont ainsi 17 400 emplois au total qui, par effet multiplicateur, pèsent aujourd’hui dans la balance. Le PIB, en n’illustrant que la richesse produite, ne reflète que partiellement le paysage.

Dès lors, les partenaires du projet CEROM (AFD, IEOM et ISEE) se sont évertués à approcher autrement la réalité, par le prisme de l’emploi, moins volatil que la fluctuation des cours mettant en exergue les effets cascade sur le tissu économique alors que « l’approche usuelle, par valeur ajoutée, ne considère que l’actualité des opérateurs du nickel », souligne Alexandre Gauthier, directeur de l’ISEE. Or, ces derniers, qui sont en relation avec près d’un millier de prestataires locaux, apportent un chiffre d’affaires plus que conséquent pour les fournisseurs et sous-traitants, dont une centaine de structures fortement dépendantes de la filière (plus de 80% de leur CA).

L’étude estime en effet à 106 milliards de FCPF le montant des commandes passées auprès d’entreprises établies localement (68% des achats). A la clef, le CEROM évalue 4 500 le nombre d’emplois indirects dans l’industrie manufacturière (maintenance, tuyauterie…), l’énergie, le BTP, le transport, les services aux entreprises (gardiennage…), l’hébergement-restauration…  sans compter les effets « de second rang » (agroalimentaire pour la restauration sur site par exemple).

Dans le Nord, « l’effet KNS » et ses retombées sur le tissu économique de la province et sur l’emploi se sont avérés encore plus sensibles avec (en phase de construction) un ratio porté à plus de 3 emplois indirects pour un emploi direct.

Enfin, au bout de la chaîne, les 3 000 emplois induits (hors KNS) par les revenus des ménages tirés du nickel et réinjectés dans l’économie vont impacter, cette fois, le commerce et la réparation automobile (28%) essentiellement, ainsi que les services aux ménages (25%) dont l’enseignement, la santé, l’action sociale et les loisirs. La croissance de l’emploi stimulant la demande des ménages et des entreprises, le cercle vertueux fonctionne.

 

 

 

MODES D’EMPLOI…

Emplois directs (2012) :7% des salariés du privé qui travaillent pour l’une des entreprises du nickel. 69% sont employés dans des activités minières, 31% dans la métallurgie.

Total des emplois : 12 000 emplois directs, indirects et induits (hors KNS), soit 19% des salariés du secteur privé. Estimation 2015 avec KNS : 17 400

22 milliards de salaires (2012). C’est le montant des rémunérations annuelles brutes des salariés des entreprises du nickel.

Cotisation patronales : 9 milliards de FCPF (hors KNS).

Avec 440 000FCPF brut de salaire horaire moyen mensualisé, la rémunération est plus élevée (1,5 fois plus) que dans l’ensemble du secteur privé.

 

 

Source : magazine « Objectifs » Septembre 2015